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Recrutement: Le candidat idéal vu par une étudiante en DUT!

– Donc, pour récapituler, vous avez l’expérience souhaitée, vos compétences sont remarquables, vous parlez anglais et allemand couramment, vous avez des notions de chinois et de russe, vous travaillez efficacement, vous gérer votre temps à la perfection, vous apprenez vite, vous savez faire preuve d’initiative, vous savez faire le café, vous voulez le salaire minimum, les déplacements ne vous dérangent pas, vous n’aimez pas prendre de vacances, vous n’avez pas d’obligations extérieures, les risques psychosociaux rebondissent sur vous, vous êtes incapable de faire un burn out, vous êtes aimable & souriante, vous êtes sociale. (Et en plus, elle est canon !) Vous êtes la candidate idéale ! Vous êtes le Graal !

– Hé, réveille-toi ! La pause est finie, on a encore sept candidats à recevoir.

– … Hum… Dis, tu penses qu’on le trouvera notre candidat idéal ?

– Bien sûr, tu ne veux pas une licorne aussi ?

– Ça serait comme trouver le Graal…

– « Le Graal, c’est une vraie saloperie, méfiez-vous. Un jour c’est un vase, une semaine après une pierre incandescente. » Haaaa ! J’adooore Perceval !

– Faut vraiment que t’arrêtes de regarder Kaamelott !

Non mais sérieusement ! Qui est le candidat idéal ? Est-ce qu’un modèle type existe ? Est-ce que tous les recruteurs ont le même candidat idéal ? Quelles sont ses qualités ? A-t’il des défauts ?

Si vous pensez avoir trouvé le candidat idéal, un conseil : fuyez ! Le « candidat idéal » a sûrement rajouté une compétence ou une expérience pas tout à fait authentique sur son CV, et c’est cette compétence / expérience qui fera la différence, qui fera passer ce postulant de la case « pourquoi pas » à la case « idéal, oui je le veux ! »

Pour paraphraser Perceval, nous l’avons tous vécu : quand notre chef nous annonce que notre futur collègue est un « vase », qu’il va révolutionner le bureau, nos méthodes de travail et notre routine. Puis au bout d’une semaine, nous nous rendons compte que le « vase » est en fait une « pierre incandescente » : il est comme nous ! Il débute ! Il éprouve les mêmes difficultés que nous avons eu en arrivant dans l’entreprise, il se demande quel est le délai politiquement correct pour commencer à parler de ses prochaines vacances et il s’est aussi fait avoir par la machine à café qui ne rend pas la monnaie !

Enfin, pour répondre à la question posée : « Vous êtes manager, vous recrutez pour votre équipe. Quel serait votre candidat idéal ? Pourquoi ?

Je vous dirais que mon candidat idéal, c’est surtout celui qui ne l’est pas ! Après tout, le Graal n’est qu’une légende. Par contre, pour trouver le candidat qui fera l’affaire, qui correspondra aux attentes et qui s’intégrera à l’équipe, je pense qu’en plus de l’option « décryptage de CV », il faut avoir un peu d’intuition !

Marie-Sophie Fevez, étudiante en 2A alternance, DUT QLIO

L’entreprise Idéale Existe-t-elle ?

‘‘L’Étudiant est en retard. Comme souvent. Il a pris ce rendez-vous il y a plusieurs semaines déjà. Cet entretien ne semble peut-être pas prometteur mais il ne peut pas se permettre de passer à côté. Il est au bon endroit, devant la bonne porte. Sa montre indique 9h15. Un quart d’heure de retard, personne autour de lui. Il ouvre, s’avance jusqu’à la table et s’installe. Au même moment, quelqu’un frappe à la porte. C’est elle.

L’Entreprise est plutôt grande, blonde, sexy, avec un regard perçant. Elle s’approche sensuellement et s’installe face à l’Étudiant. Après un petit silence, il engage la conversation de manière autoritaire :

-Bonjour, vous êtes en retard

-Oui, excusez-moi, dit l’Entreprise, mais je vous ai vu arriver. Nous avons apparemment tous les deux un problème avec la ponctualité. Cela-dit, ça nous fait un point commun et ce n’est pas un problème pour moi

Sa voix est douce et enivrante. Elle continue :

-Avec moi, pas d’impératif. J’ai lu votre annonce et je pense répondre à vos attentes. Je crois réellement être votre entreprise idéale

-Ce que je recherche, dit l’Étudiant d’une voix de moins en moins sévère, c’est une entreprise qui me comprenne. J’ai eu plusieurs relations courtes et décevantes, avec des entreprises qui ne me donnaient pas assez. Je n’étais pas épanoui professionnellement et je n’avais aucune assurance pour mon avenir. J’attends donc de vous que vous soyez disponible pour moi. Je veux une relation enrichissante, excitante et captivante. Je ne veux plus tourner en rond. Je vous regarde, et je vois une entreprise agréable à regarder, de belles formes et tout à fait charmante. Mais j’ai peur de revivre une déception. Seriez-vous capable de donner un sens à une possible relation ?

-Tout ce que je peux vous dire, reprit l’Entreprise, c’est que je suis confiante. Je comprends vos doutes, vos incertitudes et je perçois très clairement ce que vous recherchez chez une entreprise comme moi. Je vous promets d’être à l’écoute, de vous accompagner et je saurai vous récompenser pour votre sérieux. En ce qui concerne l’avenir, je suis prête à assurer votre évolution et vous donner des responsabilités dans notre relation.
L’Étudiant semble réfléchir. Les yeux plongés dans ceux de l’Entreprise. Une osmose s’est créée entre eux. Un instant plus tard, il se lève, tend sa main et dit :
-Je pense que vous avez un potentiel plus qu’intéressant. Je vous rappellerai pour vous proposer une période d’essai dans les plus brefs délais.’’

Cela vous semble-t-il crédible ? Bien sûr que non. C’est pourtant une image de ce qu’est parfois devenu les entretiens d’embauche d’aujourd’hui. Les rôles sont parfois inversés au point de ne plus savoir qui est qui.

L'entretien_inversé
Le but ici n’est pas de faire une généralité, mais de mettre en avant le fait que l’entreprise idéale n’existe pas. C’est comparable à l’amour. Comment savez-vous, en rencontrant quelqu’un, que cette personne sera celle qu’il vous faut ?

La vérité, c’est que vous n’en savez rien. Il y aura toujours des concessions à accepter. La seule façon de se faire une idée, c’est de sauter le pas. D’avancer. Dans la vie professionnelle, c’est la même chose. Vous ne saurez pas si cette première journée de travail sera la première d’une très longue série. Vous ne saurez pas si c’est (presque) pour la vie. Et si ce n’est pas le cas, vous vous en rendrez compte bien assez tôt. L’erreur est humaine et nous avons tous le droit à une seconde chance.

Mais quelle que soit l’entreprise, il y aura toujours des mauvais côtés, comme des bons. Des sacrifices à faire, comme des satisfactions à ressentir.
Alors, un conseil : Foncez !

Valentin FLORY- Étudiant en 2éme année IUT QLIO à Luneville

 

Etudiant Vs Entreprise : Rencontre au sommet

La vision des étudiants sur les entreprises est souvent très manichéenne. J’en sais quelque chose, je fais moi-même parti des étudiants ! L’entreprise représente à la fois l’enfer et la liberté.

Déjà, la liberté est ressentie par le biais de cette terrible envie de sortir enfin du système scolaire. Celui qui nous colle à la peau depuis le début de notre existence, qui offre les vacances scolaires mais nous impose les devoirs à la maison.
En opposition à cette envie d’émancipation, il y a l’enfer ! Rien de mortel rassurons-nous. Mais ça vous le savez déjà, salariés professionnels que vous êtes. Pourquoi l’entreprise est assimilée à l’enfer ? Parce qu’il est difficile de sortir de ce contexte rassurant et très sécurisant qu’est l’école. Et oui, l’étudiant est un être plein de contradictions … Même si arrivée à un certain niveau d’étude, la communication est plus formelle avec l’équipe pédagogique. Il ne reste pas moins la peur de communiquer avec une réelle entreprise. L’étudiant possède souvent un sentiment d’infériorité, il ne se sent pas légitime, ni faire le poids avec sa faible expérience professionnelle. Résultat, chaque individu à plus ou moins de difficultés à aborder des entretiens ou tout autre contact avec les entreprises.

sommetIl est important de savoir que chaque entreprise possède une ambiance et des mentalités différentes. Cette variation peut être du à sa taille, son domaine d’activité mais aussi surtout à la manière dont elle est manager. D’ailleurs hors le responsable des ressources humaines, les managers sont les premières personnes avec qui les étudiants rentrent en contact. Malgré les personnalités différentes, ils existent plusieurs types de manager. Il est donc important de les connaître afin de bien les cerner et adopter un comportement idéal.

 

Voici quelques idées d’attitudes à adopter :
– Parlons déjà du manager autoritaire, le caractère qu’on aborde avec le plus d’appréhensions. Celui qui parait inaccessible et complètement fermé. Un comportement irréprochable en termes de tenu et de politesse est la bienvenue avec ce manager. Ce personnage aime garder une certaine maîtrise de l’instant présent, laisser le donc mener le rendez-vous et ne prenez pas trop d’initiatives, cela pourrait être mal perçu.

– Face à un manager paternaliste, une attitude plus décontractée est à adopter. N’importe comment ce type de manager vous y amènera tout naturellement. Vous pouvez plus partager votre point de vue, il y sera plus sensible et sera plus compatissant avec votre situation angoissante. En revanche, il serait déconseiller de se faire piéger par une atmosphère décontractée et perdre de vue notre objectif en dépassant les limites.

– Enfin le manager 2.0, ce type de management est la plus axé avec notre temps et les nouvelles mentalités de la société. C’est surement avec ce manager que l’étudiant va pouvoir se comporter de manière le plus naturelle et professionnelle possible. C’est une personne ouverte d’esprit, tout à fait consciente des difficultés que traverse l’étudiant

Ces constats sont tout de même à prendre de manière légère car il n’existe pas de personnalité type. Je pense néanmoins qu’il n’y pas de recette magique, il est important de rester soi-même malgré le stresse omniprésent. Un étudiant saura souvent mieux se vendre à l’entreprise en ayant un comportant naturel.
Et vous, comment abordez-vous les étudiants ?
Loren RODENSCHMIT

Des valeurs à transmettre….

Aujourd’hui et tout autour de moi (médias, travail, amis, famille), nous nous inquiétons de savoir si la France va surmonter cette crise économique sans précédents, si nous allons un jour retrouver les mots croissance, emploi, bénéfices…

Tout le monde donne son point de vue, on organise des débats, etc… mais finalement personne n’a de solution miracle pour cette situation.

Et surtout personne ne parle (ou très peu) de la crise comportementale de notre pays.Le français est qualifié par les autres pays d’arrogant, fier, râleur… cela ne date pas d’hier… mais cela n’était pas toujours vu comme un défaut. On pouvait le voir comme une qualité, celle d’oser prendre la parole, s’exprimer et dire non. Les américains comprennent difficilement toutes nos grèves mais quelque part nous admire pour oser combattre.

Aujourd’hui ces traits de caractère ne sont à mes yeux plus que des défauts : nous refusons de nous remettre profondément en question et d’avancer. Nous continuons à râler à qui mieux mieux… encore et toujours mais il n’est plus question de faire ça pour le collectif. Face à la peur de l’avenir, l’incertitude de la fin du mois, chacun se retranche derrière un égoïsme sans fin.

Quand une proposition de loi est faite, chacun l’observe et la décrypte non pas en se posant cette question : est-ce que cette loi va contribuer à l’amélioration de l’état de la France ? Mais plutôt avec celle-ci : que vais-je gagner moi dans cette histoire ?

Ce comportement pourrait ne pas être si grave si ce n’était pas ces valeurs que l’on transmettait à nos enfants. L’attitude des jeunes s’est énormément modifiée ces dernières années : violence (physique et verbale), égoïsme, malveillance ont pris la place de la solidarité, de la bienveillance, de la confiance et du respect.

A force d’agir chacun pour soi, nos enfants font pareil et ils sont prêts à tuer l’un des leurs pour un peu d’argent, un téléphone portable, ou une simple dispute.

Est-ce vraiment vers ça que l’on veut aller ? Est-ce trop idéaliste de penser qu’un enfant n’est pas comme cela à la naissance mais le devient sous l’influence du monde qui l’entoure ?

Quelles valeurs voulons-nous pour la France pour aujourd’hui et surtout pour demain ? Pour nous mais aussi pour les autres ?

Je pense que non seulement nous ne sortirons de cette crise qu’en nous serrant les coudes, mais que nous en sortirons grandi en agissant ainsi.

Marie

L’image de l’entreprise, c’est nous!

Sur un marché de l’emploi où la demande est pléthorique et l’offre quasi inexistante, on peut s’interroger sur la valeur qu’à notre CV parmi les centaines de milliers d’autres avec lesquels nous sommes en concurrence. Attention ! La question posée n’est pas de savoir ce que vaut notre CV mais bel et bien quelle est sa valeur … plus précisément, quelles sont les valeurs qui y sont associées !

Bon, commençons par remettre les choses dans leurs  contextes. Que fait une entreprise  lorsqu’elle embauche quelqu’un à un poste ?

De ce que je vois, elle cherche une personne, un salarié en capacité de répondre à ses besoins … que ses besoins soient techniques, commerciaux, de management, de direction, de gestion, etc. Or si on prend comme postulat que sur le marché de l’emploi nous sommes quelques dizaines de milliers à avoir les mêmes compétences (si ce n’est plus …),les recruteurs de l’entreprise semblent faire la différence entre toutes ces personnes par leur expériences (sont-elles en adéquation avec le poste ? L’embauché peut-il apporter un plus ?) et par les coûts que le salarié va représenter !? A compétences et expériences équivalentes, pourquoi l’entreprise prendrait-elle quelqu’un qui va lui coûter plus cher ? Tels des machines, des équipements de production, la seule raison d’investir dans d’autres équipements, c’est parce qu’ils sont plus productifs et permettent donc une meilleure rentabilité à l’entreprise. Et oui, nous sommes des êtres techniques, des machines à produire. Triste constat … et pourtant, il me semble indubitable.

Pourtant, je vois bel et bien une raison qui ferait que l’entreprise pourrait choisir au-delà de l’expérience, au-delà des compétences, au-delà du coût du salarié : nos valeurs !

De nos jours, les marchés sont dominés par le prix. Que ce soit pour les particuliers ou pour les professionnels, pourquoi acheter un même produit plus cher alors qu’il existe ailleurs, moins cher? Encore une fois, entendons nous bien, je  parle du même produit aux mêmes caractéristiques.

Dans une économie mondialisée où nos entreprises font produire en Asie, en Inde, dans les pays de l’Europe de l’Est, au Brésil, etc. leur seul intérêt semble de faire une économie de coût. Et cette économie de coût profite non seulement au monde de la finance (plus de rentabilité) mais également aux acteurs de l’économie réelle. Le but final étant simplement d’être plus compétitif que le concurrent en terme de prix.

Allez, soyons critiques avec cet état de fait ! « Oui mais non, il y’a des entreprises qui vendent plus chers certains produits  et qu’on achète volontiers » C’est vrai, je suis d’accord. Dans ces cas là, qu’est-ce qui permet à ces entreprises  de vendre un produit plus cher que ses petits voisins ? C’est parce qu’elle possède un avantage concurrentiel. Par exemple, elle maîtrise un réseau de distribution, ou encore parce qu’elle à une avance technique sur ses concurrents, parce qu’elle a une meilleure communication ou des meilleurs services … ou alors … parce que les valeurs associées à l’entreprise, à sa marque, sont différentes.

Un réseau de distribution … » ça se construit ! » On se met à plusieurs pour concurrencer le grand et fort concurrent et on gagne parce que maintenant qu’on a le même réseau, on a un prix moins cher pour le client.

Une avance technique ? « Ça se rattrape ! « 

Une bonne communication ? « Prenons la dernière agence de comm’ à la mode ! »

Des meilleurs services ? « Copions-les ! »

Des valeurs différentes ? « Copions-les aussi !  »

Oui mais si on a les mêmes valeurs que l’entreprise d’à côté, on a la même image. Deux entreprises (ou plus !), à la même image, proposant les mêmes produits, aux mêmes caractéristiques … elles ne sont pas différenciées alors? « C’est louche !« 

A une époque où les entreprises s’associent pour profiter d’économies d’échelle importantes, où seul les plus grands groupes vont encore fonctionner car ils auront le leadership d’un (de plusieurs) marché(s), une des seules issues serait de mettre en avant des valeurs comme facteurs de différenciation, comme facteur poussant à l’achat. Et les valeurs de l’entreprise, par qui sont-elles le mieux véhiculées ?

Par ses salariés …nous!

Jules