Bonheur et Consommation

Samedi dernier, je suis sortie faire un peu de shopping avec des amies. De magasins en magasins, de cintres en cintres et d’achat en achat je me suis tout à coup demandé d’où me venaient toutes ces envies… C’est vrai, avant (dans les années 1900) les femmes s’achetaient (ou se confectionnaient) une robe par an en moyenne ; étaient-elles malheureuses pour autant ?

Pendant longtemps la société (au sens large) nous a inculqué que l’argent ne faisait pas le bonheur certes mais que l’homme était beaucoup plus heureux depuis qu’il avait accès à la grande Consommation.

Les 30 Glorieuses (ou les 30 heureuses) sont d’ailleurs l’exemple toujours cité et l’objectif vers lequel toute société se tourne et aimerait retourner.

Sauf qu’après la guerre la consommation facilitait la vie : nouveaux moyens de transport, électroménager pratique, nouvelles technologies : TV, Appareils Photos, Caméscope…et la qualité et l’utilité était encore au rendez-vous. Tout ceci contribuait surement au bonheur de nombre de personnes.

Mais le marketing et les grands groupes ne se sont pas arrêtés là, créant sans cesse de nouveaux besoins dans les esprits, allant des plus utiles aux plus futiles, des plus innovants aux plus ridicules. Allant jusqu’à vous persuader jusqu’au plus profond de vous-même que vous avez des besoins, beaucoup de besoins. La frustration, l’envie et la jalousie débordent alors.

Si j’avais si j’avais ça
Je serais ceci je serais cela
Sans chose je n’existe pas
Les regards glissent sur moi
J’envie ce que les autres ont
Je crève de ce que je n’ai pas
Le bonheur est possession
Les supermarchés mes temples à moi

Dans mes uniformes, rien que des marques identifiées
Les choses me donnent une identité

Extrait de la chanson « Les Choses » de Jean-Jacques Goldmann qui résume bien l’état des choses.

Nous sommes tous plus ou moins formatés mais quand j’y réfléchi je me demande si l’homme ne vaut pas mieux que ça. Aujourd’hui on est loin de l’unique robe par an : on achète des dizaines de vêtements à bas prix que l’on portera qu’une poignée de fois avant de se lasser (et oui ce ne sera déjà plus le It-vêtement du moment). N’est-ce pas juste décevant de se contenter de suivre les tendances : porter du corail pour telle saison, du léopard ou du zébré, des jeans slim avec des ballerines pour telle autre, tout est décidé par quelques-uns jusqu’à la couleur du vernis pour doigts de pieds que l’on doit porter pour être « accepter »/ »reconnu » par la société. Que se passerait-il si tout à coup on disait STOP ?

Aujourd’hui vouloir sortir de ce moule peut sembler marginal, anti conformiste ou même révolutionnaire, pourtant le bonheur n’est-il pas plutôt dans l’être que dans l’avoir ?

Etre gentil, être à l’écoute, être présent, aimant, solidaire… rendent la journée beaucoup plus belle et heureuse qu’un achat (quel qu’il soit).

La question n’est surement pas de tout rejeter en bloc mais de suivre davantage ses envies, et ses réels désirs et de résister un peu à ce que la société nous dicte… revenir à l’essentiel, se poser des questions et surtout se connaitre soi-même pour éviter de n’être qu’une simple copie d’un autre…. On devrait tous être en mesure de trouver un équilibre, une juste mesure, qui nous rendrait aussi plus fier de nous, non ?

Et pourtant on a beau tous le savoir on se rend compte qu’il n’est pas si facile de sortir de cette influence et de se faire sa propre idée… Et oui, je suis rentrée avec des chaussures corail samedi…

Marie.

Publié le 20 juin 2012, dans D'autres auteurs prennent la plume. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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